Pourquoi la permaculture m’a sauvé de mon burn out ?

Comment j’ai connu la permaculture (bien avant que ce soit tendance) ?

La première fois que j’ai entendu parler de permaculture, c’était lors d’une conversation avec mon collègue (devenu ami) Manu, un sympathique breton (j’adoooore la Bretagne) qui travaillait avec moi au service client de RCI, en Irlande.

Nous étions en 2006 et Manu m’en parlait de manière passionnée. J’ai trouvé ça super intéressant, mais voilà, rien de plus.

Et puis, étrangement, chaque hiver, lors de ma petite déprime hivernale (classique chez beaucoup de personnes malheureusement), j’allais refaire un tour sur le site de l’école qui faisait une formation en maraichage bio et permaculture. Un vrai diplôme reconnu par l’état irlandais. Une année à apprendre des choses concrètes, à faire des choses de ses mains, à voir le résultat de manière tangible (admirer des fruits et légumes qui poussent, profiter d’un four à pain en terre qui fonctionne, construire un amphithéâtre en torchis et en rondin, etc.).

Chaque fois, je refermais la fenêtre du navigateur, en me disant que de toute façon ce n’était pas pour moi, que moi, je suis une “fille de bureau”, qu’est-ce que j’irai faire dans des fermes ou des champs, j’aurais l’air bien ridicule…

Jusqu’à l’hiver 2012-2013… où tout a pris une autre dimension.

Je venais de me marier, j’avais un bon poste dans une super entreprise américaine, nous avions une grande maison près de Cork… une belle vie quoi.

Mais je travaillais énormément, je me mettais une pression de dingue, je voulais tellement être à la hauteur !

En parallèle, nous essayions avec mon mari d’avoir un enfant depuis plusieurs années. Sans succès, tu t’en doutes, puisque sinon tu ne serais sûrement pas en train de lire ces lignes…

Forcément ça me perturbait, surtout qu’apparemment, physiologiquement, il n’y avait aucune raison que cela ne fonctionne pas pour nous.

Je pense que j’ai tenu le coup jusqu’au mariage grâce aux préparatifs, l’envie de faire quelque chose de mémorable (et ça l’a été). Je menais de front une carrière avec beaucoup d’heures supp et des voyages aux US fréquents, un mari qui avait repris des études en plus de son boulot déjà prenant et donc me laissait volontiers le ménage, les courses et la préparation des repas à ma charge…

Bref, tout ça cumulé (et encore d’autres choses très personnelles), j’ai explosé en vol juste après le mariage.

Je me suis retrouvée devant mon ordi en larmes, incapable de faire quoi que ce soit, même envoyer un simple email.

J’ai été contrainte (par mes managers et mon entourage) de me mettre en arrêt maladie pour burn-out et dépression sévère. J’ai été arrêté 6 mois, de décembre à mai 2013. Il fallait que je déconnecte totalement du boulot, que je me change les idées et que j’occupe mes mains pour ne plus penser.

Et ce qui m’a sauvé, c’est de faire pousser des plantes.

J’ai donc acheté une serre (parce qu’en Irlande, c’est indispensable), des pots, de la terre, des graines… et j’ai commencé à me documenter vraiment sérieusement sur la permaculture. Enfin, je m’autorisais à entrevoir que je pouvais faire autre chose.

Quelque chose qui me sortirait justement des bureaux, écrans d’ordi, casque de téléphone constamment vissé sur la tête pour participer à des réunions du matin au soir, voire très tard car je bossais avec les US et donc un gros décalage horaire.

Pourquoi la permaculture m’a sauvé de mon burn out ?

Pendant ces 6 mois, j’ai pris le temps de penser à ce que je voulais vraiment faire de ma vie, ce qui me faisait du bien, à comment je pourrais remonter la pente… Je ne suis pas du tout le genre de personne qui se laisse abattre. Je pense qu’il y a toujours une solution à chaque épreuve qui nous ait envoyée, même si parfois, on a tellement perdu espoir qu’on ne voit plus rien.

C’est pour ça qu’il faut du temps pour soi, pour se retrouver, se plonger dans l’introspection.

J’ai donc pris la décision de démissionner de mon poste de Business Analyst. J’avais la chance de pouvoir me le permettre car mon mari avait un bon salaire et que j’avais économisé pas mal depuis plusieurs années. Je n’avais pas de pression financière ni familiale, et forcément ça aide beaucoup.

En février, j’ai envoyé mon dossier d’inscription au Kinsale Community College pour la formation “Sustainable Horticulture and permaculture” qui débutait en septembre 2013.

J’ai donné ma démission en juin avec un grand sourire et les encouragements de ma hiérarchie avec qui je m’entendais très bien et qui a été extrêmement bienveillante.

Pendant une année scolaire, j’ai appris la culture des fruits et légumes en bio ou en raisonné, la construction d’habitat écologique, participé à des discussions passionnantes et parfois houleuses entre élèves. Nous étions une quarantaine, d’une dizaine de pays différents, entre 18 et 55 ans.

Quel bonheur !

J’avais trouvé un stage pratique à deux heures de voiture de chez moi, dans le West Cork. Chaque jeudi, j’allais chez Madeline pour planter dans ses serres de multiples variétés de légumes, surtout des tomates et des fèves (que j’ai même pollinisé au pinceau). Madeline produit des graines bio depuis des dizaines d’années dans sa ferme en face de la mer. Quel changement de cadre pour moi. Tous les midis, nous faisions une marche digestive et elle m’interrogeait sur les variétés d’arbres et de plantes pour m’entrainer à les reconnaitre pour mes examens.

Dans la variété de cours à notre disposition, mes cours préférés (outre la botanique) étaient ceux sur le design en permaculture. Et c’est là que j’ai compris pourquoi ça m’attirait depuis longtemps et que finalement ce n’était pas si loin de moi et de ce que je faisais dans mon métier de Business Analyst.

En fait, la permaculture, c’est :

  • observer son environnement,
  • utiliser une méthode de gestion de projet
  • pour développer un plan d’action
  • et un design le plus en adéquation avec son contexte, les ressources dont on dispose,
  • faire en sorte que tout soit le plus logique possible et le moins énergivore.

En gros, on construit des systèmes en imitant la nature… tient, tient, des systèmes… mais en fait des systèmes, on en utilise partout et pour tout… et particulièrement dans une entreprise.

Donc non, je ne m’étais pas tellement éloignée de ce que j’aime faire – observer, analyser et optimiser – et ce que je faisais déjà dans mon travail chez VMware en tant que Business Analyst.

Sauf que là, j’y ajoutais une dimension écologique, humaine et de partage, qui faisait super écho avec mes valeurs profondes. Le meilleur des 2 mondes pour moi en quelque sorte.

J’ai eu mon diplôme en mai 2014, avec mention très bien.

Et après ?

Fast-forward quelques années : Je ne vais pas raconter tous les détails, je ne suis pas en train d’écrire mon autobiographie 😛

Toujours est-il que je n’ai pas pu pratiquer autant que j’aurais aimé la permaculture car pour faire très très rapide : mon père est décédé, je suis rentrée en France, j’ai divorcé, j’ai retrouvé un job alimentaire… j’ai dû tout reconstruire !

En 2016, j’ai rejoint l’équipe de porteurs de projet de la Coop 5 pour 100 et là finalement, je peux dire que ce qu’on a créé (et qui existe toujours) est une démonstration très concrète de la permaculture appliquée à un écosystème d’activités :

Des activités qui :

  • se complètent et se soutiennent (ressourcerie, épicerie bio et locale, café-cantine, atelier partagé),
  • soutiennent l’économie locale (en travaillant avec les producteurs locaux sans négocier leur prix),
  • participent à la conservation de l’environnement, à l’éducation, à la prise de conscience de la nécessité de recycler, de réparer au lieu de jeter…
  • renforcent les liens humains (à travers les ateliers, les évènements, l’implication des bénévoles…)

Puis, j’ai fait une rupture conventionnelle pour me lancer à mon compte juste avant le confinement en janvier 2020.

Au début, je souhaitais travailler avec les acteurs du monde de l’Économie Sociale et Solidaire, mais je me suis vite rendue à l’évidence qu’ils n’ont pas de budget. Ils ont déjà du mal à se payer eux-mêmes alors payer une prestataire…

J’ai donc changé de cible, et pendant quelque temps, j’avoue que j’ai un peu mis la permaculture de côté pour monter mon activité au service des infopreneurs (coachs et formateurs en ligne).

Jusqu’à cette année 2023…

Il faut savoir que j’habite dans une maison de ville en bord de mer, avec une petite cour commune sans soleil et beaucoup de vent… et que même si j’ai bien essayé de faire pousser quelques plantes aromatiques dans des bacs, je me suis vite rendue à l’évidence que ce n’étaient pas les meilleures conditions pour faire ce que j’avais en tête.

J’étais donc assez frustrée de ne pas pouvoir pratiquer la permaculture chez moi. A l’intérieur, nous n’avons pas de place pour faire pousser (notre maison fait 45m2 sur 3 niveaux…)… Bref, j’étais en train de réfléchir quand je me suis dit :

“Bon sang mais c’est bien sûr, t’es bête, la permaculture, ce n’est pas que faire pousser des fruits et des légumes, c’est bien plus profond que ça ! C’est toi-même qui le dis tout le temps”.

Parce que quand je parle de permaculture, on me parle de culture sur butte… oui ok… mais en fait non, ça va bien bien plus loin que ça.

Et là, révélation ! (il était temps !) Je vais mixer tout ce que j’aime et me fait vibrer dans une nouvelle approche business – La méthode Permabiz.

Tu veux savoir comment la permaculture peut t’aider à adopter une approche différente de la structuration de business ? Alors lis la suite !

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